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Analyses concrètes, propositions concrètes : sur le temps de travail

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Jean



Aujourd'hui, le discours ultra- libéral niant la réalité historique voudrait faire croire que la seule façon de gagner plus, c'est de travailler plus. Or en un siècle, entre 1880 et 1980 le temps de travail annuel a été divisé par 2 et pourtant le niveau de vie d'un prolétaire de 1880 est sans commune mesure avec celui d'un salarié de 1980. (De plus, sur cette période, les destructions de deux guerres mondiales ont nécessité beaucoup de travail, non pour améliorer le niveau de vie , mais simplement pour reconstruire).
Le simple constat de la réalité historique montre à l'évidence qu'on peut travailler moins et vivre beaucoup mieux. Il n'y a aucun mystère à cela : l'explication est toute entière dans le fait que chaque année, il y a des gains de productivité. La combativité sociale durant ce siècle a fait que ces gains de productivité ont largement bénéficié à l'ensemble des travailleurs.( Sous la forme de baisse du temps de travail et d'amélioration du niveau de vie ).

Après 1982 (les 39h et la 5eme semaine de congés payés ) et jusqu'en 2002, l'attentisme et la faible combativité de l'ensemble des salariés ont favorisé un changement dans le partage des gains de productivité. Il s'est traduit par:
Un ralentissement de la baisse du temps de travail ( par rapport aux années 1968 -1982)
Une accélération de la montée du chomage
Un appauvrissement pour beaucoup, une stagnation du pouvoir d'achat pour la majorité avec un enrichissement de plus en plus éhonté des couches les plus aisées.

Depuis 2002 la baisse du temps de travail est la cible privilégiée de la droite et du patronat, pour en arriver avec l'élection de Sarkozy à la volonté de faire travailler plus ceux qui sont déjà à temps plein en faisant financer par la collectivité des gains individuels des patrons et des salariés (ni charges sociales ni impôts sur les heures supplémentaires ) . La collectivité paiera doublement en continuant à financer du chômage à des personnes privées d'emploi qui auraient dû accéder à ces heures. Cette mesure participe de la volonté du patronat et du gouvernement de faire exploser le code du travail.
Dans le même temps le pouvoir d'achat baisse pour le plus grand nombre, l'enrichissement d'une minorité s'accroit, la richesse s'étale, pouvoir et people se congratulent.

Du temps de travail, du niveau de salaire et des conditions de travail découle en grande partie un mode de vie.
32 heures par semaine c'est de fait la moyenne du temps de travail effectué aujourd'hui rapporté à l'ensemble des personnes qui ont un travail ou qui sont en recherche d'emploi. Bien sûr qu'il serait plus juste de faire individuellement 32 h alors que la plupart des gens travaille entre 35 et 40 h, et que plus de 4 millons de personnes font entre quelques heures et pas d'heures du tout. Mais les 32 h ne sont pas à la hauteur de la nécessité d'un changement radical de la société, changement que les problèmes écologiques actuels induits par notre mode de vie rendent d'autant plus nécessaire et urgent. Quand le niveau des océans aura monté d'une douzaine de mètres par suite de la fonte du Groenland et des banquises de l'antarctique , le combat pour marcher vers les 32 h paraîtra bien timoré.
Si le combat pour la réduction du temps de travail est nécessaire, vital, il ne s'inscrit pas dans une opposition à Sarkozy aujourd'hui, demain à une "gauche" productiviste, mais dans un projet bien plus fondamental bien plus global, qui est d'avoir un mode de vie permettant un mieux être durable pour tous les habitants de la planète.
L'objectif à atteindre au plus vite devrait plutôt être de l'ordre de 20 h de travail social (dans le sens de travail nécessaire au fonctionnement de la société ) par semaine en moyenne soit 900 h par an.

Cet objectif est à notre portée, si :

1 – On fait en sorte que en permanence, le plus grand nombre possible de personnes participent au travail social.

2 – On réduit le travail social à ce qui est nécessaire, utile dans un cadre démocratique.

Ainsi on peut participer à la baisse du temps de travail en s'attaquant :
- aux productions nuisibles : publicité, armements offensifs, industrie chimique, 4x4, jets privés, airbus etc ...
- aux secteurs largement "parasitaires" : banques, armée ....
- aux services redondants : 3 réseaux de téléphone portable, gestion de la couverture sociale (un remboursement à 95 %, ou 100 % par la sécurité sociale rendrait inutile l'existence des mutuelles et des assurances.)

3 – On revoit notre façon de produire et de consommer.
- Les productions des marchandises doivent être sévèrement règlementées de manière à rendre leur fabrication et leur usage respectueux de l'environnement, à limiter le gaspillage et la surconsommation (par exemple, obligation de garantie sur une très longue période, et donc prise en compte d'une facilité d'entretien et de réparation )
- Les consommateurs doivent être incités financièrement et par une aide à la prise de conscience, à des achats plus raisonnés.

La réalisation de ce qui précède, entraîne une rétro-action qui accentue la baisse du travail. En effet, une forte baisse du temps du travail permet à certains la réappropriation d'activités jusqu'alors réalisées dans le cadre d'un travail socialisé (garde des enfants, ménage, bricolage, jardin, entretien électro- ménager, voiture etc etc ....)


Comment impulser la lutte pour avancer vers les 20 h ?


Des sommes colossales sont dépensées chaque année pour le traitement social du chômage . Concrètement, elles arrivent soit dans la poche des employeurs par toute sorte de dégrèvements (ça leur fait de la main d'oeuvre bon marché), soit elles aident à vivre des salariés privés d'emplois. En aucun cas ces aides n'arrivent au salarié qui participent de fait, ou voudraient participer au partage du travail. Il serait souhaitable que toutes les aides aux employeurs servent à cette fin.
Tout salarié travaillant entre 50 et 100% du temps légal du travail (aujourd'hui, 35h ) devrait être compensé de la moitié du temps le séparant du 100%. Ainsi un salarié à mi-temps devrait toucher 75% du même emploi à plein temps (un 60% toucherait 80%, un 80% toucherait 90% ). Cette compensation devrait être payée moitié par l'employeur, moitié par les ASSEDIC
Il est normal que l'employeur, paie plus un salarié à temps partiel car cela lui permet une plus grande souplesse dans l'organisation de son entreprise.
Il est normal que les ASSEDIC participent car cette mesure ferait diminuer le chômage.

Temps partiel............Salaire .........Augmentation salaire horaire
........90 % .....................95 %....................5,5 %
........80 %......................90 %...................12,5 %
........70 %......................85 %...................21,4 %
........60 %......................80 %...................33,3 %
........50 %......................75 %...................50 %



Statistiquement un emploi à temps plein serait financé pour 50 % par les salariés, 25 % par l'employeur et 25% par les ASSEDIC. Si quelques millons d'emplois étaient ainsi partagés, la diminution de la pression du chômage ne pourrait aller que dans le bon sens pour l'ensemble des salariés.

Sur l'ensemble de la société, l'idée qu'on peut vivre mieux en travaillant moins serait renforcée car la mise en pratique de la mesure serait porteuse de questionnement pour ceux qui ne l'avaient pas encore envisagé.

Imaginons : La mesure est adoptée. Supposons que, dans l'année qui suit, 1 salarié sur 10 choisisse de passer d'un plein temps à un temps partiel à 50% ( faite le test , dans les conditions proposées de nombreuses personnes sont déjà prètes à faire ce choix ). Pour eux, vivre mieux en travaillant moins est un choix, une réalité concrète. C'est important, c'est déjà beaucoup. Pour ceux qui retrouvent un travail salarié c'est mieux aussi. Mais le plus important c'est le début possible d'une dynamique. Un salarié sur dix qui choisirait un temps partiel, ça signifierait que chacun dans son entourage connaitrait une ou plusieurs personnes qui aurait fait un tel choix. C'est montrer par l'action que c'est possible, qu'on peut vivre autrement. C'est amener chacun à s'interroger... travail et consommation ne sont pas des horizons indépassables, c'est ouvrir des perspectives. Laughing

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